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La Tunisie déçoit.. Rien n'est gagné, mais rien n'est perdu

Malmenés par des Équato-Guinéens, particulièrement percutants et bien réalistes, les Aigles de Carthage ont chuté à Malabo (1-0). Les coupables de cette désillusion sont nombreux, mais pour beaucoup, le premier d'entre eux se nomme, une nouvelle fois, Mondher Kbaïer.

Aujourd’hui, il est difficile de ne pas avoir la gueule de bois face à une telle déconvenue. En effet, la gifle administrée par la bande à Juan Micha, samedi soir, sur le stade de Malabo, a complètement mis en lumière les fragilités et les carences des hommes de Mondher Kbaïer, qui se sont montrés timorés et bien loin de leurs standards habituels. Fébriles et en manque d’imagination, les coéquipiers de Wahbi Khazri ont déçu, tout en baissant pavillon, dans tous les secteurs du jeu, face à une équipe largement à leur portée (126e mondiale).

Toujours maîtres de leur destin dans ce groupe B, les Aigles de Carthage ont affiché une prestation décevante et bien inquiétante. La Tunisie n’avait pas l’étincelle face à la Guinée équatoriale. Le onze de Kebaïer a manqué d’inspiration, de présence, de précision technique, de soutien et de jus, au moment de donner le coup de rein décisif, la passe nécessaire et l’impulsion indispensable pour déstabiliser un bloc adverse, même s'il était bien en place.

Tactiquement, il était bien visible que le coach tunisien avait donné des consignes bien claires aux joueurs : rester prudents et ne pas prendre de risques. Sa gestion nous a laissés songeurs, tout au long de la rencontre, tant il était évident qu'il ne savait pas -ou ne voulait pas, peut-être- anticiper les faillites de certains de ses cadres. Aussi les automatismes de l'équipe n’ont-ils pas fonctionné et l’animation offensive a-t-elle fait défaut, avec une piètre prestation au bout du compte, notamment de la part du trio Sliti-Jaziri-Khazri. Ni percussion, ni mouvements réfléchis devant, encore moins forcing ou jeu combinant vitesse, efficacité et réalisme. Les gars de Kbaïer ont pourtant beaucoup couru, mais vainement et sans stratégie, pour pouvoir percuter...mettre à mal leurs adversaires et tenir la dragée haute.

Khazri, diminué physiquement et loin de sa promptitude habituelle, n'a pas affiché sa forme dernières semaines. Ben Slimane, lui, n'arrive toujours pas à confirmer les promesses placées en lui et Sassi a évolué dans un rôle de leader d'un milieu de terrain qu'il n’a pas maîtrisé. Quant à Naïm Sliti, il semble que son aventure saoudienne ait bien affecté son indiscutable talent. Bien servi dans la surface par Bronn à la 55’, il aurait pu facilement trouver le chemin des filets adverses et faire basculer le match.

Malgré cette défaite inattendue face à un adversaire qui en voulait mais qui n'est pas un foudre de guerre, la Tunisie a toujours son destin entre les mains, grâce à la différence de buts (+7 pour la Tunisie, +1 pour la Guinée Équatoriale). Une simple victoire face à la Zambie lui sera donc suffisante pour empocher son billet de qualification aux barrages du Mondial Qatar 2022.

Seulement, la rencontre, qui aura lieu le 16 novembre à Radès, sera périlleuse et bien compliquée, compte tenu de la position de l’adversaire qui n'a pas encore perdu tout espoir d'accéder au prochain tour. Les Zambiens ont, effectivement et légitimement, le droit de rêver d'une victoire face aux Tunisiens et attendre un "cadeau" de la part des Mauritaniens, capables de battre la Guinée Équatoriale. Ne serait-ce que pour l'honneur.

Ainsi, rien n’est encore joué. Le match du 16 courant sera crucial, mais il doit être négocié la tête froide, avec application et détermination, même si Kbaïer, d'abord, ses protégés, ensuite, auraient pu nous éviter, depuis Malabo, l'anxiété de l'attente et la peur d'un nul ou d'une défaite qui seraient catastrophiques.

Souhaitons que cela ne soit pas. Après, pas mal de choses seront inévitablement à rectifier.

Mohamed Ali Arfaoui